Depuis le début du XXième siècle, la disparition des zones humides est estimée à 67%. Pourtant, ces milieux apportent de nombreux services à l’Homme et regorgent de biodiversité. C’est notamment le cas du brochet, qui fréquente les annexes alluviales lors de sa période de reproduction. Les géniteurs remontent les cours d’eau en hiver, à la recherche de site propice à la reproduction, aussi appelé frayère. Ces sites sont des annexes peu profondes, à faible courant avec une strate herbacée, qui servira de support de ponte aux géniteurs.
Face à la disparition de ces milieux, la Fédération de l’Aisne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a inventorié dans son Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG), un certain nombre de frayères potentielles ou avérées afin d’y entreprendre des aménagements visant à augmenter leur fonctionnalité.
Parmi les sites en question se trouve l’ancienne fosse du Moulin Lecomte située à Marizy-sainte-Geneviève. Cette annexe n’était plus en connexion avec l’Ourcq mais des remontées de nappes et des échanges latéraux avec le cours d’eau lors des crues permettaient à la zone d’être temporairement immergée. Des travaux de terrassement ont ainsi été effectués afin de rendre la fonctionnalité à ce site.
Les travaux, d’un montant de 5 526 euros TTC, ont été financés par la Fédération Nationale pour la Pêche en France, la Fédération de l’Aisne , l’agence de l’eau Seine-Normandie ainsi que par l’Entente Marne.
Au vu du comblement du site, les arbustes présents dans l’annexe hydraulique ont été abattus. Une purge de la végétation située en bordure de la frayère a été faite : seuls les arbres jugés assez droits et vigoureux ont été gardés.
Les berges ont été talutées en pente douce. La continuité avec l’Ourcq a également été restaurée.
Et après ?
L’entretien et le suivi du site restauré est assuré par la Fédération. La frayère, classée réserve de pêche, fera un excellent support d’animation pour sensibiliser à la protection, à la restauration du milieu aquatique.
Afin de favoriser un développement naturel, le site n’a pas été ensemencé. La Fédération est donc attentive au développement de la végétation. Le site doit rester ouvert pour permettre le développement de la strate herbacée. Une attention particulière sera apportée au niveau de la connexion avec l’Ourcq.
Un premier sondage par traits d’épuisette a été réalisé à la suite des travaux.
13 espèces différentes ont été capturées dont bouvières, lamproies de planer et chabots. Le brochet n’est pas encore présent, son passage sera probablement concordant avec le développement de la strate herbacée.