Contexte du projet

Affluent du Noireau, la Vère est une rivière normande qui s’écoule sur 24,8 km dans le département de l’Orne. Elle est classée en listes 1 et 2 de l’article L.214.17 du Code de l’environnement, stipulant que « tout ouvrage présent sur le cours d’eau doit y être géré, entretenu et équipé afin d’assurer la libre circulation des poissons migrateurs et des sédiments ».

En amont de sa confluence avec le Noireau, le seuil de l’usine de Trolley (ROE65311), près du château de Pont-Erembourg, alimentait un plan d’eau. Permettant la répartition des écoulements entre le bief et le lit principal lors de son activité, le seuil n’avait plus d’usage économique, mais influençait toujours la ligne d’eau et l’écoulement en amont. En période d’étiage, le bief était préférentiellement alimenté en eau par rapport à la Vère. Un déséquilibre hydrologique qui limitait fortement la libre circulation des sédiments et des poissons (montaison et dévalaison) durant cette période. Il était infranchissable pour les espèces migratrices.

Pour rétablir la continuité écologique, la Fédération de l’Orne pour la pêche et la Protection du Milieu Aquatique a lancé un projet de restauration, incluant notamment l’effacement de l’ouvrage hydraulique.

Ouvrage hydraulique près du château de Pont-Erembourg

Colmatage de la mare du château avant le début des travaux

Objectifs du projet

Les travaux de restauration visaient à :

Restaurer les fonctionnalités hydromorphologiques de la Vère

● Diversifier les écoulements

● Améliorer les habitats piscicoles

● Rétablir la continuité écologique

Déroulement des travaux

  • Démolition complète du seuil en amont de la mare

Après le retrait de l’ouvrage, la fosse créée a été comblée avec des matériaux provenant de la digue et du lit de la Vère, afin d’éviter l’érosion en amont.

  • Abattage des peupliers en rive droite, en amont de l’ouvrage, pour éviter qu’ils ne tombent après le retrait du barrage
  • Élagage de la végétation en rive gauche pour faciliter l’accès au chantier de la digue, située sur l’îlot entre le bief et la Vère
  • Retrait de deux souches présentes au milieu du lit de la rivière pour améliorer l’écoulement de l’eau

  • Démantèlement de la digue longitudinale en rive gauche de la Vère pour redonner à la rivière son espace naturel. Cette action permet :

    ▶ d’augmenter la zone d’expansion des crues

    ▶ de maintenir un écoulement en période de basses eaux

    ▶ de réduire le risque d’inondation.

  • Correction du chenal en aval, où la Vère était légèrement rectifiée. Cette zone subissait des inondations lors des périodes de forts débits, impactant certaines habitations

  • Ouverture des vannes du barrage le plus en amont afin d’assécher la mare alimentée par le cours d’eau, d’observer la réaction du cours d’eau face à un débit important et de favoriser le transport naturel des matériaux accumulés en amont du barrage
  • Curage de la mare pour retirer les sédiments accumulés (désenvasement du fond)
  • Alimentation permanente de la mare à des fins paysagères grâce à un système de pompage solaire utilisant l’eau de la Vère

Résultats

L’effacement de l’ouvrage hydraulique et les travaux associés ont permis de rétablir l’écoulement naturel du cours d’eau sur 386 mètres linéaires en redirigeant l’intégralité du débit du bief vers son lit d’origine. Cette intervention a également supprimé une retenue d’eau de 100 mètres, favorisant ainsi le décantage des sédiments et la reprise des processus morphodynamiques. La remobilisation des matériaux a contribué à un abaissement progressif du fond du lit, améliorant ainsi la continuité écologique et la dynamique naturelle du cours d’eau.

Les résultats en photo

Avant travauxAvant travaux
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Le montant total des travaux s’est élevé à 27 330,10 € TTC. Le projet a été financé à 86,4 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.