Contexte du projet

La Durance est un cours d’eau normand s’écoulant dans le département de l’Orne (61). Après un parcours de 8,6 km à travers le bocage virois, le cours d’eau conflue avec le Noireau, principal affluent de l’Orne. La Durance est classée en listes 1 et 2 au titre de l’article L214-17 du Code de l’environnement, stipulant qu’aucune autorisation ne peut être accordée pour la construction d’ouvrages hydrauliques s’ils constituent un obstacle à la continuité écologique, et que « tout ouvrage présent sur le cours d’eau doit y être géré, entretenu et équipé afin d’assurer la libre circulation des poissons migrateurs et des sédiments ».

Implanté sur le lit naturel du cours d’eau, le plan d’eau des Landes était un complexe hydraulique composé de nombreux ouvrages et totalement infranchissable pour la faune piscicole. En effet, cet étang artificiel était alimenté par un ouvrage de dérivation franchissable uniquement par les espèces cibles, tandis que l’ouvrage de surverse était complètement bloquant. Le canal d’amenée menait à une conduite forcée, autrefois utilisée pour la production hydroélectrique, mais celle-ci était bouchée. Le canal de décharge présentait également une hauteur de chute importante en amont.

Face à ce constat, la Fédération de l’Orne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique s’est engagée à porter un projet de restauration de la continuité écologique de la Durance, incluant la création d’un bras de contournement au niveau de ce complexe.

Ouvrage de décharge

Canal de décharge

Objectifs du projet

L’objectif du projet était de maintenir l’étang existant en place tout en créant une rivière de contournement afin de rétablir la continuité écologique de la Durance sur ce secteur.

Vue en plan de l’aménagement

Déroulement des travaux

Le terrassement en déblais concernait le décaissement de la prairie pour la mise en place de l’ouvrage de contournement à l’emplacement indiqué sur la vue en plan. L’emprise (largeur cours d’eau + berges) de l’aménagement sur la prairie variait entre 5 et 7 m. Le volume de déblais était estimé à environ 800 m³.

  • Décapage de la terre végétale sur la zone de déblais (prairie) et stockage sur site
  • Terrassement en déblais de la prairie

L’objectif était de combler le bief à une côte légèrement inférieure à celle de la prairie, afin qu’il puisse servir de bras de décharge lors des périodes de forts débits. Une zone basse a été créée pour permettre l’évacuation des eaux pluviales en provenance du coteau. Le volume total de remblais utilisé était estimé à environ 300 m³.

  • Comblement du bief avec reprise des matériaux issus du déblai, par couches de 0,30 m d’épaisseur, jusqu’à la côte des berges du canal (-0,5 m)
  • Terrassement en remblais des nouvelles berges de l’ouvrage de contournement (pente 3H/2V), par couches de 0,30 m d’épaisseur, tel que défini sur les plans

La prise d’eau du bras de contournement a été dimensionnée de manière à répartir les débits entre l’étang et ce dernier.

  • Réalisation d’une bêche d’ancrage jusqu’à -30 cm sous la côte du fond dur.
  • Mise en place de blocs de diamètre 300/400 mm, ancrés en fondation au droit des bêches d’ancrage et liaisionnés pour assurer un bon ancrage de l’ouvrage en berge.
  • Retalutage des berges au niveau de la prise d’eau afin de dissimuler les enrochements.

Des radiers ont été installés en amont et en aval du bras de contournement pour stabiliser le profil en long et prévenir le risque d’érosion régressive.

  • Installation du premier radier immédiatement en aval de la prise d’eau du bras de contournement.
  • Installation du deuxième radier au niveau de la confluence entre la prise d’eau et le bras de décharge.

Chaque radier mesurait entre 1 et 1,5 m de largeur en fond, environ 3 m de longueur, avec une pente longitudinale de 3 % et un dévers central de 5 % pour concentrer les débits d’écoulement en période d’étiage.

Pour garantir leur stabilité, des rides de blocs, ancrées sur toute leur hauteur, ont été disposées en amont et en aval de chaque radier.

Des banquettes minérales ont été créées dans le but de diversifier les écoulements, de les concentrer en période d’étiage et de conforter les berges au niveau des zones les plus sensibles au risque d’érosion.

  • Création de banquettes en rive gauche et droite en position alternées avec des matériaux mobilisables issus du déblai de la prairie
  • Installation de blocs dans le bras de contournement afin de créer des zones de cache pour la faune piscicole

Résultats en photos !

Le montant des travaux s’élève à 59 688 € TTC. Le projet a été financé à 60 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, à 20 % par le Conseil Départemental de l’Orne et à 10 % par la Fédération Nationale de la Pêche en France.