

Bief déconnecté et hors d’eau suite au démantèlement de l’ouvrage hydraulique
Contexte du projet
La Drouette est une rivière qui prend sa source dans le département d’Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. Cours d’eau classé en 1ʳᵉ catégorie piscicole, elle est inscrite en liste 2 de l’article L. 214-17 du Code de l’environnement, qui stipule que « tout ouvrage présent sur le cours d’eau doit y être géré, entretenu et équipé afin d’assurer la libre circulation des poissons migrateurs et des sédiments. »
Localisé à Épernon, le site du moulin de la Savonnière avait cessé son activité vers le milieu des années 80 avant d’être détruit entre 2011 et 2013. Le clapet à l’origine de son alimentation avait été entièrement démantelé, mais il subsistait encore les maçonneries de l’ouvrage hydraulique ainsi qu’une hauteur de chute estimée à 0,77 m, engendrant de nombreuses perturbations sur le fonctionnement naturel du cours d’eau :
- Rupture de la continuité écologique : l’ouvrage principal était composé d’un parement subhorizontal avec deux chutes de 0,63 m au total et une dénivelée totale de 0,77 m. Cette dénivelée importante, associée à une faible lame d’eau, notamment sur le parement aval, rendait cet ouvrage infranchissable
- Réduction de la charge de fond dans le lit du cours d’eau
- Déconnexion du bief avec l’axe principal, due à la disparition de la retenue d’eau
- Érosion marquée des berges en amont de l’ancien clapet de la Savonnière
- Ripisylve faible et peu diversifiée
Malgré un retour partiel l’équilibre naturel en amont, plusieurs tronçons du cours d’eau ont été affectésq par des travaux de curage et de recalibrage effectués pendant des années, contirbuant à un élargissement du lit et à la disparition du lit fluvial d’origine.

Clapet de la Savonnière avant les travaux de restauration
Les objectifs du projet
La Fédération de pêche d’Eure-et-Loire a lancé cette opération de restauration afin de répondre aux objectifs suivants :
- Restaurer la dynamique naturelle du cours d’eau
- Limiter l’érosion et la déstabilisation des berges
- Diminuer localement le risque d’inondation
- Valoriser le paysage et l’attractivité du site.
- Rétablir la circulation des poissons et des sédiments
Déroulement des travaux
Entretien de la ripisylve existante :
- Rive gauche : 6 arbres (platanes et aulnes)
- Rive droite : toute la ripisylve sur l’îlot et le long du bras de décharge (rejets d’aulnes et d’ifs)
- Bief à ciel ouvert : présence de rejets arbustifs
Dérasement des chutes résiduelles de l’ancien ouvrage
- Suppression de la passerelle et des garde-corps sur l’ilot central,
- Démantèlement des bajoyers maçonnés et des deux seuils résiduels
- Évacuation et recyclage des matériaux non exploitables (Ferrailles, gardes corps et autres éléments)
- Réutilisation des matériaux inertes sur site pour le comblement du bief
- Suppression des protections de berges (palplanches bois)
- Retalutage des berges en pente douce (2H/1V)
- Renforcement du pied de berge par la pose d’un géotextile et l’apport de sédiments siliceux de 80 à 150 mm.
- Création de banquettes minérales au pied de la berge retalutée sur un linéaire de 60 m en rive gauche et de 25 m en rive droite en aval du clapet : ces banquettes d’une largeur de 0,5 m à 2 m ont été calées au-dessus du débit d’étiage
- Remblaiement de l’ancien canal usinier dans sa partie amont
Résultats des travaux
Suite au retrait du clapet et aux travaux d’aménagement, la Drouette a retrouvé une dynamique d’écoulement plus naturelle, favorisant ainsi la diversification des habitats aquatiques et le développement de la biodiversité. Ce projet a également permis de concilier la préservation des milieux aquatiques avec la lutte contre les risques d’inondation, en augmentant les capacités de rétention des eaux. En cas de fortes périodes de crue, la nouvelle configuration du cours d’eau facilité l’expansion des zones d’inondation naturelles, réduisant ainsi la vitesse et l’intensité des écoulements. Cette dissipation de l’énergie hydraulique limite l’érosion des berges et contribue à une meilleure résilience du milieu face aux épisodes climatiques extrêmes.
Les résultats en images !







