Pourquoi restaurer ?
Les écosystèmes fonctionnels rendent des services
Les services écosystémiques rendus par les écosystèmes aquatiques sont nombreux et bénéfiques pour l’Homme. De quoi parle t-on ? Ces services sont définis comme étant des avantages que nous tirons des fonctions de l’écosystème : ressources en eau, régulation hydrologique, filtration de polluants, valeur paysagère, …
Cependant des pressions générées par l’activité humaine réduisent considérablement ces services « gratuits » rendus par les rivières et les zones humides notamment. Ces pressions sont de différentes nature :
- Les pressions hydromorphologiques : il s’agit des altérations physiques des rivières. Ces altérations sont induites par la navigation, l’agriculture, l’urbanisation, l’hydroélectricité, …
- Les pressions hydrologiques tels que les prélèvements en eau et la gestion artificielle du niveau des eaux.
- Les pressions biologiques : on pense aux espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques.
- Les pressions chimiques et physico-chimiques : ces pollutions ont pour origine les rejets agricoles, domestiques et industriels.
L’activité humaine induit des déséquilibres fonctionnels et structurels des écosystèmes aquatiques
Les rivières et zones humides perdent en fonctionnalités
Rétablir une utilisation durable et fonctionnelle de nos rivières
La préservation de la quantité et de la qualité de l’eau dans le but de satisfaire tous les usages (y compris la vie aquatique) est un des objectifs fixés par la seconde loi sur l’eau, voir notre page sur le sujet. La prise de conscience de l’importance d’une utilisation durable et fonctionnelle de nos rivières a permis d’établir un contexte législatif et règlementaire permettant de préserver la biodiversité, notamment à travers la conservation et la restauration écologique.
Restauration écologique, de quoi parle-t-on ?
Restauration, réhabilitation, renaturation, … on retiendra ici qu’il s’agit de rétablir l’état et le fonctionnement naturel du milieu. Un milieu restauré est défini comme étant stable et proposant une diversité d’habitats et d’espèces ; il est connecté et résilient. Cela ne se fait pas n’importe comment. La restauration rentre dans une gestion durable et intégrée de l’eau par bassin versant. La concertation des différents acteurs de l’eau permet entre autres, d’aboutir à des projets de restauration répondant aux objectifs environnementaux fixés par les Comités de Bassin.
Concernant les milieux aquatiques, la restauration écologique concerne principalement :
- la restauration de la continuité écologique : il s’agit de décloisonner les rivières fragmentées par des ouvrages transversaux. La continuité écologique fait référence aux continuités longitudinale et latérale des rivières. Restaurer la continuité écologique des cours d’eau permet de rétablir les dynamiques piscicole, sédimentaire et hydrologique naturelles. Elle peut être totale, en supprimant l’ouvrage bloquant, ou partielle en aménageant ce dernier (abaissement de l’ouvrage, passe à poissons, rivière de contournement). Pour aller plus loin, découvrez notre page sur les seuils et barrages.
- la restauration hydromorphologique rétablit tout ou partie la forme naturelle du cours d’eau. Reméandrer une rivière permet de casser une rectitude souvent imposée aux rivières à des fins agricoles ou d’urbanisation. La recharge granulométrique est une pratique alimentant le lit de la rivière en éléments de différentes tailles (graviers, cailloux, pierres et roches). Ce type de restauration est peu couteux et essentiel pour l’équilibre sédimentaire du cours d’eau ainsi que pour la vie aquatique en son sein. Enfin, la restauration de la ripisylve permet de maintenir des berges fonctionnelles ; c’est à dire, des zones d’ombre et de caches pour la vie aquatique, un processus d’épuration de l’eau assuré par la végétation ainsi qu’un maintien des berges par les racines des arbres.
- la restauration de zones humides. Il s’agit de reconnecter la zone humide à la rivière ainsi que d’ouvrir le milieu souvent envahi par la végétation arborée et arborescente ; l’eau, les rayons du soleil et les poissons peuvent ainsi entrer en scène. En effet, ces deux étapes simples permettent d’ores et déjà de redonner de la fonctionnalité au milieu.
Quelle dynamique sur le bassin Seine Normandie ?
La politique incitative et ambitieuse de l’agence de l’eau Seine Normandie
Afin de répondre aux objectifs environnementaux déclinés dans les documents de gestion de l’eau, (voir notre page relative à la gestion des milieux aquatiques), l’AESN alloue des subventions à tout acteurs (privé, association, collectivité) porteur d’un projet d’intérêt commun au bassin.
En 2020, les subventions de l’agence de l’eau Seine Normandie ont permis de restaurer 310 km de cours d’eau, de rendre franchissable 111 barrages et seuils dont 35 ouvrages prioritaires ainsi que de restaurer 1 362 ha de zones humides. Au total, ce sont 576 millions d’euros d’aides pour l’eau et la biodiversité alloué par l’AESN en 2020.
Retrouvez les actions de restauration écologique sur notre carte interactive !
Outre la géolocalisation des actions, un bref descriptif de ce qui a été entrepris, par qui et dans quels buts est disponible. Cerise sur la gâteau, on va plus loin avec certaines actions illustrées par des fiches retours d’expériences.