Le Ruisseau de Sardy est un affluent de l’Yonne qui coule dans le département de la Nièvre. Très peu de connaissances sont disponibles sur cette masse d’eau. La Fédération de la Nièvre pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a donc initié une étude sur celle-ci afin de recenser le potentiel biologique ainsi que les éventuelles perturbations présentes sur ce sous-bassin de l’Yonne.
Contexte de l’étude
Le bassin versant de Sardy se situe au sud de Corbigny, entre les étangs de Vaux et Baye et la rivière Yonne. Il englobe une partie du Canal du Nivernais et plus particulièrement du bief de partage des eaux (canaux partageant l’eau entre deux bassins versants) entre le Bassin Loire-Bretagne et le Bassin Seine-Normandie. Le canal et le cours d’eau sont en étroite relation, avec 16 écluses réparties sur 3 km.
A l’aval du bassin versant se trouve les carrières de Picampoix, carrières à ciel ouvert de granulats.
Le bassin versant du ruisseau de Sardy a une superficie de 44 km² et représente 53 km de cours d’eau, représenté principalement par le ruisseau de Sardy et le ruisseau de la Collancelle, qui confluent à l’aval de Sardy les Epiry. Ces deux cours d’eau sont en 1ère catégorie piscicole, avec la truite comme espèce repère..
Le diagnostic du ruisseau de Sardy et de ses affluents
Des prélèvements ont été fait en 2017 et 2018 par le Service Départemental de l’eau 58 : chaque année, d’excellents résultats sont révélés. Seul le phosphore est en qualité « bonne ». De plus, aucun rejet problématique n’a été relevé sur le terrain.
Peu de données sont disponibles pour ce bassin versant. Quelques IBGN ont été calculés dans le cadre du suivi des carrières de Picampoix, avec des prélèvements en amont et en aval du site. Finalement, les résultats montrent l’absence d’impact des carrières sur les populations de macro-invertébrés. Les indices sont corrects (15), mais ne sont pas optimaux. Les indices sont meilleurs en aval, ce qui peut s’expliquer par une ripisylve (végétation arbustive bordant le cours d’eau) plus dense, la présence de méandres mais aussi par des fonds plus diversifiés qu’en amont.
Il y a eu des pêches sur 7 stations fin septembre 2017. Les notes des IPR sont en adéquation avec tous les autres paramètres !
Tous les affluents en rive gauche du ruisseau de la Collancelle puis du ruisseau de Sardy après la confluence avec ce premier sont totalement déconnectés du réseau hydrographique naturel. Sur 37 obstacles recensés, 18 sont considérés comme infranchissables, 8 comme franchissables et 11 comme franchissables périodiquement. 28 sont artificiels et 9 naturels. Sur les 53 kilomètres de cours d’eau, il y a donc en moyenne un obstacle tous les 1,4 kilomètres.
L’augmentation «normale » des débits des ruisseaux entre la période estivale (septembre) et la période hivernale (février) semble respectée pour les stations les plus en amont.
44,2 kilomètres ont pu être classé selon leur qualité d’habitat. 11,5 kilomètres sont considérés comme de bonne qualité, 20 kilomètres sont estimés en qualité moyenne, et 23 kilomètres sont classés en habitat dégradé. De plus, seul le sous bassin versant du ruisseau de la Collancelle présente un environnement favorable à la truite.
Et ensuite ?
Finalement, cette étude a montré que l’amélioration de l’hydrologie du ruisseau de la Collancelle et du bas du Sardy était envisageable. De plus, une sélection des obstacles à traiter dans les zones favorables à la truite pourrait être intéressant.
Pour compléter, un suivi à long terme pourrait être envisagé : une campagne d’indice biologique est prévue en 2019.