En 1966, l’Abbaye de la Pierre qui vire a obtenu l’autorisation d’installer un ouvrage hydraulique sur le Trinquelin, un cours d’eau de première catégorie piscicole. Cet ouvrage consiste en une prise d’eau qui permet d’alimenter une centrale hydroélectrique 800m en aval. D’une hauteur de chute de 0,91 m, il est infranchissable pour l’ensemble des espèces de poissons, sauf l’anguille.
Il constitue donc un frein à la continuité écologique: la libre circulation des poissons et des sédiments. L’espèce repère des cours de première catégorie, la truite fario, ne peut circuler librement sur le Trinquelin.
C’est pourquoi en 2010, en concertation avec l’Abbaye, la Fédération de l’Yonne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a entrepris des travaux d’aménagement de l’ouvrage pour restaurer la circulation piscicole.
Le montant de l’action s’élève à 16 721 €. L’agence de l’eau Seine Normandie, la FNPF et la Fédération de l’Yonne ont financé les travaux.
Installation de la passe à poissons
Les travaux ont consisté en l’installation d’une passe à poissons, de type passe à bassins. Ces passes contiennent une succession de petits bassins qui vont permettre de diviser en plusieurs petites chutes le dénivelé du barrage. C’est une sorte « d’escalier hydraulique » qui va être construit en fonction de la capacité de nage des espèces pour lesquelles le dispositif a été installé. Chaque bassin est cloisonné pour permettre aux poissons de se reposer.
Lors de l’installation d’une passe, les maîtres d’ouvrage doivent faire attention à 4 éléments :
- Le dispositif de franchissement doit permettre que tous les individus puissent le franchir. Pas seulement les individus les plus robustes.
- Le franchissement des poissons doit pouvoir s’effectuer sans blessure ou stress pour les individus.
- La passe à poissons doit être attractive et facilement trouvable.
- Le dispositif doit être conçu pour limiter les besoins d’entretien et de réglage.
Les clés de la réussite
Une étude hydraulique et une étude sur l’installation d’une passe à poissons avant les travaux en 2007.
Implication très forte du propriétaire de l’ouvrage dans le projet qui s’est investi plus que ce que la réglementation lui imposait.
Conciliation entre restauration de la continuité écologique et préservation de l’activité hydroélectrique.