Contexte du projet

Affluent de rive droite de la Dives, la Vie est un cours d’eau de 1re catégorie piscicole situé dans le département du Calvados (14). Sur le territoire de la commune nouvelle du Val-de-Vie, à quelques kilomètres de la ville de Livarot, deux méandres de la Vie, d’une longueur totale de 270 mètres, étaient déconnectés du tracé principal de la rivière. Cette déconnexion s’était opérée par la mise en place de merlons de curage en amont et en aval de chaque bras, dans le but de créer des plans d’eau. Non alimentés depuis plus de 20 ans et entourés d’une végétation arborée dense, une couche de vase, issue principalement de la dégradation de matière organique, s’était progressivement formée au fond de ces zones humides, atteignant par endroits une épaisseur de plus d’un mètre.

En 1999, les parcelles contenant ces deux plans d’eau furent acquises par la Fédération du Calvados pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, avec pour objectif initial de les valoriser par des actions de rempoissonnement. Ce projet fut finalement abandonné, et en 2017, la Fédération lança un nouveau projet, plus ambitieux : reconnecter les méandres à l’axe principal de la Vie afin de restaurer leurs fonctionnalités écologiques.

Merlon de curage à supprimer

Méandre amont avant les travaux

Objectifs du projet

Les travaux réalisés dans le cadre de ce projet visaient plusieurs objectifs :

  • Rétablir le profil d’équilibre hydromorphologique de la Vie
  • Renforcer la capacité d’accueil de la biodiversité aquatique en augmentant le linéaire de cours d’eau et en diversifiant les habitats aquatiques
  • Créer des zones favorables à la reproduction de l’espèce repère, la Truite Fario (Salmo trutta), en augmentant la surface des habitats adaptés.
  • Améliorer la qualité de l’eau en limitant les impacts liés au piétinement bovin

Descriptif détaillé des travaux

Les travaux ont été réalisés en deux phases :

du 5 au 23 février 2018 (3 semaines) : traitement de la ripisylve

du 21 mai au 19 juin 2018 (5 semaines) : aménagement des méandres et réalisation de mesures connexes

Avant entretienAvant entretien

🪓 1) Entretien de la ripisylve

Dans un souci de régénération naturelle de la ripisylve et afin de permettre l’accès des engins aux méandres, la ripisylve a été entretenue sur un linéaire de 800 mètres, en tenant compte de la densité des arbres et de leur état sanitaire.

💧 2) Vidange des retenues

Des analyses d’eau ont été réalisées sur chacun des 2 méandres pour s’assurer que la qualité de l’eau ne soit pas pénalisante pour le milieu récepteur lors de la vidange. La vidange a été effectuée progressivement au mois de mai, avant les périodes d’étiage (fortes chaleurs et bas débits). Elle a débuté par voie gravitaire en créant une brèche au niveau des merlons aval puis des pompes ont pris le relai.

⛏️ 3) Curage des anciens méandres

Afin de bien positionner les futurs radiers et, surtout, de prévenir un départ massif de matières fines susceptibles de colmater les fonds lors de la remise en eau, les méandres ont été curés à la pelle mécanique jusqu’au substrat dur.

🌊 4) Création de radiers

Pour rétablir une diversité d’écoulements, notamment des faciès de type « courants », une recharge en matériaux a été réalisée ponctuellement sur les deux méandres :

  • Pose d’une couche de fond constituée de matériaux de type « pied de butte » (diamètre 0-250 mm), acheminés depuis une carrière, sur une épaisseur pouvant atteindre 60 cm
  • Recharge en matériaux alluvionnaires récupérés sur place ou en granulats de diamètre 20-40 mm provenant également d’une carrière, sur une épaisseur allant jusqu’à 20 cm

🌱 5) Mise en place de banquettes basses

Pour prévenir une hauteur d’eau trop faible en période d’étiage et diversifier les écoulements, la largeur de la section d’écoulement a été réduite par l’installation de banquettes basses constituées de matériaux gravelo-terreux, disposés sur une épaisseur de 30 cm.

🌊 6) Ouvrages de répartition des débits

L’alimentation de l’ancien lit de la Vie, bien que rectiligne, a été maintenue en raison de son intérêt écologique (granulométrie favorable à la reproduction des salmonidés, diversité des faciès d’écoulement) et de son rôle d’écrêteur des crues, contribuant à réduire le risque d’érosion du lit et des berges. Cependant, son alimentation est désormais minoritaire par rapport au bras renaturé, notamment en période de basses eaux.

Pour garantir cette répartition des débits, les sections d’écoulement ont été réduites grâce à l’installation de blocs en entrée du lit actuel, sur une hauteur de 25 cm et une largeur d’environ 6 m.

🐄 7) Mesures connexes

Pour protéger le lit et les berges contre le piétinement du bétail, deux abreuvoirs ont été installés, ainsi que des clôtures.

Résultats en photos !

AVANT TRAVAUX

APRES ENTRETIEN DE LA RIPISYLVE

APRES VIDANGE

APRES AMENAGEMENT

LORS DE LA MISE EN EAU DU BRAS

1 MOIS APRES LA MISE EN EAU

RESULTAT FINAL EN AOÛT 2019

Le montant total des travaux s’élève à 88 392,00 € TTC. Le projet a été financé à 80 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie et à 10 % par la Fédération Nationale de la Pêche en France.