De statut « vulnérable » en France (liste rouge UICN), le déclin du brochet est notamment dû à la disparition de ses zones de reproduction. En effet, cette espèce dite « phytophile » a la caractéristique de pondre ses œufs sur un substrat enherbé et peu profond. On en retrouve notamment dans certaines zones humides, milieux en fort déclin malgré les nombreux services qu’ils rendent.
C’est dans ce cadre que la Fédération de la Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a acquis un ancien bief de moulin situé en rive gauche de l’Aisne dans la commune de Chaudefontaine. La restauration du site en 2017 avait pour objectifs de rétablir une biodiversité typique des zones humides, de créer des mares, de restaurer une frayère à brochets fonctionnelle et d’accueillir le grand public sur le site avec la création d’un sentier pédagogique.
L’opération, d’un montant de 88 599 € TTC, a été financée par l’agence de l’eau Seine-Normandie, le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de l’Aisne Supérieure, la Fédération Nationale pour la Pêche en France ainsi que par la Fédération de la Marne.
De quels travaux s’agit-il ?
Les travaux ont consisté en :
- Un défrichage complet de la parcelle
- La restauration d’une zone favorable à la reproduction du brochet dans la partie aval avec la création de 2 bras, un retalutage de la berge droite en pente douce et la suppression d’une buse (remplacée par une passerelle) au niveau du bras principal
- La création de 5 mares sur la partie amont favorables notamment aux amphibiens
- Le traitement expérimental d’un foyer de Renouée du Japon d’une superficie d’environ 75m².
Et après ?
Le site est un support d’animation pour la Fédération qui met en place des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement.
L’acquisition de la parcelle a permis d’instaurer un programme de suivi sur le long terme. Ainsi, une convention a été signée entre la Fédération et le Conservatoire d’Espaces Naturels de Champagne-Ardenne ce qui a permis de mettre en place des suivis naturalistes (habitats, odonates et amphibiens) à N+1, N+2 et N+5. Pour ce faire, un état avant travaux a été réalisé, la comparaison avant-après permettra d’apprécier la réponse du milieu aux travaux ainsi que d’évaluer l’efficacité de ces derniers.
Pour compléter, la Fédération de la Marne réalise un suivi piscicole « visuel » (les caractéristiques du site ne permettent pas la réalisation d’inventaire piscicole par pêche à l’électricité).
Réalisé en 2018, le premier suivi met en avant la réponse du milieu aux travaux :
- Les géniteurs de brochets visitent le site !
- + 3 espèces d’amphibiens
- Doublement des espèces d’odonates